C’est bien connu, tous les entrepreneurs subissent un jour des échecs. Cela fait partie du jeu et nul ne peut y échapper.
Et même si vous n’êtes pas entrepreneur, il y a forcément un projet qui ne s’est pas déroulé comme vous l’avez prévu au cours de votre vie.
L’échec touche chacun d’entre nous sans exception.
C’est un fait.
Cela commence dès l’enfance, lorsque nous apprenons à marcher. À un moment donné, nous essayons de nous dresser sur nos jambes pour faire comme papa et maman mais on échoue.
On recommence, parce que l’envie de se déplacer est trop forte. Et on échoue de nouveau.
On échoue des dizaines de fois. Avec l’aide de nos parents, nous arrivons à faire quelques pas mais ce n’est pas assez pour arriver à nous mouvoir par nous mêmes.
Le nombre de chutes, et par conséquent d’échecs, est incalculable. Pourtant, il y a de grandes chances que vous soyez arrivé à relevé ce défi.
Il aura fallu beaucoup d’échecs pour un succès.
Et encore, ce n’est qu’un exemple. Combien de fois êtes-vous tombé à vélo ? Combien de plaqués avez vous fait avant de savoir plonger ? Combien de « râteaux » vous êtes-vous pris avant de commencer à comprendre comment fonctionnent les relations amoureuses ?
En fin de compte, nous sommes tous des entrepreneurs; entrepreneurs de nos vies.
Ce qui nous amène à nous poser cette question :
Pourquoi l’échec est-il problématique pour tant de personnes aujourd’hui ?
Pour tenter de répondre à cette question, je me suis rendu à un évènement consacré à l’échec entrepreneurial : l’Afterwork Dynamique (organisé par le magazine Dynamique Entrepreneuriale et Dojocrea).
Cet évènement était aussi l’occasion de réfléchir à mes propres échecs (oui oui, il y en a eu de nouveaux après ces deux là) mais j’en parlerai plus tard (abonnez-vous à la newsletter pour être tenu au courant)
Pour cette première édition (il s’agit d’un évènement mensuel), les organisateurs ont convié 4 entrepreneurs pour partager leur expérience de l’échec :
- Maxime Valette, co-fondateur du site Vie de Merde
- Anne-Laure Constanza, fondatrice du site Envie de fraises
- Sébastien Forest, fondateur d’AlloResto.fr
- Jacques Birol, co-fondateur de KelJob et auteur de l’excellent 52 conseils pour entreprendre et innover.
Pour essayer de répondre à cette question en quelques mots, il s’agit dans la plupart des cas d’une question d’éducation.
Comme l’a fait remarquer Jacques Birol, depuis notre plus jeune âge nous sommes formatés (à l’école) pour n’agir que lorsque nous sommes sûrs de nous.
Il faut lever la main lorsque l’on connait la bonne réponse. Si nous nous trompons, nous devons subir le regard voire les moqueries des autres. Cela a même tendance à développer des générations de timides.
Dans l’entrepreneuriat, c’est exactement la même chose. Dès que des gens ambitieux se lancent dans une aventure, la masse va tout faire pour les ramener dans le rang et leur montrer qu’ils ne sont pas plus malins que les autres.
On les fait passer pour des fous, des allumés ou encore des inconscients.
Peu de personnes arrivent à suffisamment ouvrir leur esprit pour voir ce que l’entrepreneur perçoit. C’est à la fois dommage et un excellent point. Enfin, ça dépend de quel côté on se place ;)
Comme l’a souligné Anne-Laure Constanza :
Il faut s’affranchir du regard des autres.
Ancienne salariée d’une grande marque de luxe en Chine, elle est rentrée en France pour créer une entreprise dans le conseil.
Ce fût un échec.
Elle se lançant malgré tout dans une seconde aventure entrepreneuriale, avec une vision cette fois ci, et c’est ainsi qu’est né Envie de Fraises, sa boutique en ligne vendant des vêtements pour femmes enceintes.
Et cerise sur le gâteau, elle était également enceinte (de jumeaux si je me souviens bien) lors du lancement du site !
Sacré volonté n’est-ce pas ?
Elle a avoué qu’une de ses motivations premières était la hantise de redevenir à nouveau salariée.
D’ailleurs, Jacques Birol a ajouté que :
Pour réussir il faut un peu que sa vie en dépende. Il faut être obsédé par son projet et se donner les moyens de tenir le temps que ça décolle.
Plus facile à dire qu’à faire me direz-vous. C’est pourtant la réalité.
Si vous comptez vous lancer ou que vous êtes dans le doute concernant votre aventure entrepreneuriale, lisez ces…
5 conseils tirés de cet Afterwork Dynamique pour surmonter l’échec
J’ai noté ces quelques conseils au cours de l’évènement, j’espère qu’ils vous seront utiles. Si vous connaissez une personne qui pourrait en avoir besoin, envoyez-lui cet article ;)
- Si un jour vous plantez une entreprise ou ratez un projet, ne culpabilisez pas et trouver votre ressort pour rebondir. Il ne faut pas en faire une affaire personnelle. Des circonstances externes font parfois qu’il n’aurait pas pu en être autrement.
- Il faut refaire quelque chose immédiatement ! Comme le dit l’adage :
Quand on tombe de cheval, il faut remonter aussitôt.
C’est également valable pour l’entrepreneuriat.
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Selon Sébastien Forest, il faut faire un état des lieux en mettant son ego de coté (être vraiment honnête face à soi-même).
Ensuite, on peut reprendre son ego, cette petite voix qui vous dit qu’au fond de vous votre projet va marcher (il en faut un minimum pour avancer).
Pour information, Sébastien Forest a lancé AlloResto en 1998 et a survécu à la bulle internet (son entreprise est passée de 30 à 3 salariés à ce moment là…).
- Pour Jacques Birol, lorsqu’on est au bord du gouffre, on trouve souvent les ressources pour survivre car on a plus rien à perdre.
Jacques Birol : "Ayez le courage d'aller voir vos clients quand ça ne fonctionne pas, ils auront envie de vous aider" #startup #afterdyn
— Éditions Diateino (@Diateino) April 10, 2014
Généralement, le fait d’aller voir ses clients pour leur dire que ça ne marche pas génère des solutions parfois bien meilleures et rapporte plus que ce qu’on avait imaginé en premier lieu.
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Pour surmonter la peur d’échouer, Maxime Valette recommande une dose d’inconscience mais aussi d’avoir des connaissances solides dans le secteur où on se lance.
Une de ses erreurs a été d’embaucher une personne qu’il ne connaissait pas vraiment en télétravail.
Il a d’ailleurs fait sourire les participants car il estime que :
Les employés, c’est comme les chats il faut en prendre deux à la fois.
Cela leur permet de s’entraider et de développer mutuellement leurs compétences car il est difficile d’intégrer de nouvelles personnes dans une équipe.
Conseil bonus : entourez-vous !
S’il y a un point sur lequel convergeait tous les 4 intervenants, c’est bien le fait de s’entourer.
Tout d’abord, il faut que votre entourage vous supporte un minimum dans votre aventure.
Vous pourrez faire cavalier seul pendant un moment mais tôt ou tard, vous aurez besoin « d’une base arrière pour faire le plein d’amour » (Sébastien Forest) avant de repartir au combat.
Pour Jacques Birol, être plusieurs (avoir un associé ou sa famille pour nous soutenir) permet de relativiser sur un bon nombre d’aspects.
Plus particulièrement, la famille permet de confier des choses que l’on ne peut pas confier à un associé, un investisseur ou à un employé.
Après, il ne faut pas non plus les bassiner 7 jours sur 7 avec votre projet. Je sais que l’on a toujours envie de parler de son projet à tout le monde mais il faut réaliser que parfois on devient chiant ;)
Pour finir, Maxime Valette recommande de rester local. Cela permet d’avoir des retours honnêtes sur ce que l’on fait (par exemple auprès de ses amis) et d’éviter d’attirer trop de pique-assiette.
Ce conseil est d’autant plus valable qu’avec internet, les distances s’effacent. Maxime Valette a fondé son entreprise à Reims, l’équipe de la startup Bunkr est basée à Rouen et il y a des dizaines d’autres exemples.
Bref, je ne sais pas si cet article vous aidera à créer votre première boîte mais j’espère qu’il vous aura fait prendre conscience que l’échec fait partie intégrante de notre vie. Il faut l’accepter et aller de l’avant.
Sur ce, je vous dis à bientôt pour un nouvel article :)
Alex
PS : Un « Afterwork Dynamique » est organisé tous les mois sur un thème particulier. Pour en savoir plus sur les prochaines éditions rendez-vous sur Dynamique Entrepreneuriale.